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Les ruines de l’Abbaye de Glastonbury
Abbaye de Glastonbury, 1191: les moines font une découverte étonnante: sous une dalle en pierre, se trouve une croix. Sur celle-ci, on peut lire: « Ici Gît le Roi Arthur ».
Cette découverte est-elle authentique? L’abbaye a brûlé en 1184 et les moines avaient besoin de fonds pour la reconstruire. N’est-ce pas un canular monté de toute pièce afin d’attirer les pèlerins et les rentrées d’argent?
Une chose est sûre: c’est bien au XIIème siècle après Jésus-Christ que la légende du Roi Arthur prend son ampleur. Vers 1135, Geoffrey de Monmouth écrit « l’Historia regum Britanniae », l’histoire des Rois de Bretagne. C’est dans cet ouvrage qu’est évoqué en premier un roi celte, du nom d’Arthur, qui aurait vécu au VIème siècle après J-C. Cette oeuvre inspire ensuite Wace pour son « Roman de Brut ». Avec Wace, le Roi Arthur passe de l’histoire à la littérature…
Bien que les légendes arthuriennes peuvent être très différentes, voire contradictoires d’un roman à l’autre, nous pouvons quand même dégager un fil conducteur.
L’histoire du Roi Arthur commence par une tromperie. Uther Pendragon, le Roi de Logres, est fou amoureux d’Ygraine, la femme du duc de Tintagel. Afin de pouvoir s’unir à Ygraine, Merlin donne à Uther Pendragon, pour quelques heures, l’apparence du Duc de Tintagel. Ygraine ne se doute de rien, et de cette tromperie naît Arthur.
Ce n’est qu’à la mort du Duc de Tintagel qu’Uther Pendragon prendra pour épouse Ygraine. Mais, à son décès, Uther Pendragon n’a aucun héritier légitime. Son seul enfant, Arthur, est illégitime.
Pour désigner le successeur d’Uther, Merlin place alors une épée dans un rocher. Seul le véritable héritier du trône sera capable de retirer cette épée du rocher. Cette épée s’appelle Excalibur et celui qui va réussir le défi est bien entendu Arthur…
L’une des premières quêtes du Roi Arthur est de venir en aide à Léodagan, roi de Carmélide. Arthur va profiter de cette aventure pour demander à Léodagan, la main de sa fille, Guenièvre. Celui-ci va accepter et offrir en dot, la Table Ronde, qui appartenait initialement au père d’Arthur, Uther Pendragon…
Une des spécificités des légendes du Roi Arthur est que l’aventure ne se concentre pas uniquement autour du Roi Arthur. Dans beaucoup d’œuvres, l’histoire commence et se termine autour de la Table Ronde, mais c’est l’aventure du chevalier qui est narrée. Chaque aventure est l’occasion de prouver au Roi Arthur que le chevalier mérite sa place autour de la table. Par exemple, le poète francais du XIIème siècle, Chrétien de Troyes écrit plusieurs romans avec pour personnages centraux les chevaliers:
– Lancelot ou le Chevalier de la Charette
– Yvain ou le chevalier au lion
– Perceval ou le conte du Graal
Difficile de parler du Roi Arthur sans parler de la quête du Graal. Dans certains romans, le fameux Graal serait le calice utilisé par Jésus-Christ lors de son dernier repas. Ce n’est d’ailleurs pas la seule allusion à la religion chrétienne. La Table Ronde symboliserait aussi la table autour de laquelle les apôtres se sont retrouvés pour la Cène.
La religion chrétienne ainsi que le contexte médiéval ont profondément modelé les légendes arthuriennes. Mais cette influence est réciproque. Par exemple, les troubadours allemands de la cour de Wartbourg s’inspiraient des légendes arthuriennes pour conter leur poème et tenter d’influer sur la conduite des seigneurs.
Les légendes arthuriennes ont inspiré de nombreux auteurs du Moyen Age, mais elles continuent d’inspirer encore de nos jours. Ces dernières années, les légendes du Roi Arthur ont par exemple été mises en avant sur le petit écran par Alexandre Astier dans la série humoristique Kaamelot.
Si vous voulez en savoir plus sur le Roi Arthur, je vous recommande le reportage d’Arte: Arthur, l’invention d’un Roi. Vous pouvez aussi consulter l’exposition virtuelle de la BNF qui lui est consacrée.