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La bataille de Trafalgar de 1805 met en scène deux personnages majeurs, deux amiraux: l’un est Anglais, Lord Nelson; l’autre est Français, l’amiral Villeneuve.
La bataille de Trafalgar est certainement l’une des batailles navales les plus connues de l’Histoire, mais ces deux personnages n’en étaient pas à leur premier face à face. Ceux-ci avaient déjà eu l’occasion de s’affronter lors de la bataille maritime d’Aboukir en Egypte en 1798. A l’époque, la bataille s’était soldée par une victoire décisive des britanniques, ce qui a conduit à une destruction massive de la flotte française, évaluée à 80%.
Cette bataille a alors scellé la supériorité de la Royal Navy sur la flotte française.
La guerre que se livre les deux pays se déroule essentiellement sur la mer, ce qui est un véritable handicap pour la France. Napoléon est conscient de la supériorité de la flotte britannique; c’est pourquoi il a l’intention de tenter une invasion terrestre de l’Angleterre… Entre 1803 et 1804, les Français vont concentrer tous leurs efforts pour bâtir une Grande Armée dont l’objectif est clair: marcher sur l’Angleterre. L’enthousiasme pour ce projet est collectif et l’armée devient très rapidement impressionnante.
Mais pour pouvoir débarquer en Angleterre, la Royal Navy doit être maitrisée dans la Manche. Napoléon met alors en place une stratégie : faire diversion en préparant une attaque des Antilles anglaises, qui constituent la principale ressource économique de l’Angleterre et aussi son lieu le plus vulnérable.
En mars 1805, L’Amiral Villeneuve, basé à Toulon, reçoit l’ordre de Napoléon de se rendre en Martinique, à Fort-de-France. Par chance, les navires de Nelson sont alors postés en Sardaigne et ne s’aperçoivent que bien plus tard du départ de la flotte française.
Au détroit de Gibraltar, l’escadre de l’Amiral Nelson possède un mois de retard sur celle de Villeneuve. D’autres escadres francaises sont censées rejoindre l’amiral Villeneuve dans les Antilles, mais celles-ci n’arrivent jamais. Villeneuve reçoit alors pour ordre de revenir en Europe, non sans avoir ravagé les Antilles Anglaises, de passer à Le Ferrol au Portugal puis à Brest, pour ensuite se placer face à Boulogne. Mais la traversée de l’Atlantique se passe difficilement et l’amiral Nelson le poursuit toujours! Pour ne rien arranger, Villeneuve rencontre au large de la Galice la flotte du britannique Calder. Finalement, l’Amiral Villeneuve va prendre une décision qui va tout changer: Il décide de ne pas se rendre dans la Manche, mais de se replier à Cadix, en Espagne. Nous sommes en août 1805.
Quelques mois plus tard, en octobre 1805, Villeneuve se décide enfin à reprendre la mer pour rejoindre la Manche. Il sait qu’il va devoir affronter l’Amiral Nelson. Ce dernier met en place une stratégie innovante pour attaquer la flotte française. Plutôt que de se mettre en parallèle, la flotte anglaise se place en perpendiculaire de la flotte française. Au début de l’attaque, les Anglais se trouvent sous le feu des Francais sans avoir la possibilité de riposter, mais les Anglais sont prêts à prendre le risque, ils connaissent notamment le manque de précisions des canons francais. Cela leur permet ensuite de rompre la ligne de la flotte française et d’attaquer ses vaisseaux comme autant de navires esseulés.
Malgré une bonne résistance française, la flotte britannique remporte une victoire décisive. Durant cette bataille, Lord Nelson est tué à bord de son vaisseau-amiral, le HMS Victory par un tir français. Quant à l’amiral Villeneuve, il est fait prisonnier et ramené en Angleterre.
Face aux difficultés de la flotte française d’assurer la maîtrise de la Manche, Napoléon opère un changement stratégique qui va amener les troupes françaises basés à Boulogne à se diriger vers l’Europe Centrale…
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