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Les Temps Modernes
Charlot, le vagabond interprété par Charlie Chaplin, est un personnage muet ! Enfin presque… Il faut attendre la dernière apparition de ce personnage, dans le film Les Temps Modernes sorti en 1936, pour entendre le son de sa voix. Il baragouine alors la chanson humoristique : « Je cherche après titine »…
En 1936, il était déjà possible de faire des films parlants, mais Charlie Chaplin trouvait que cela dénaturerait son personnage s’il l’avait fait parlé. Les Temps Modernes est donc, à quelques effets sonores près, un film muet.
Dans ce film, Charlot travaille tout d’abord à la chaîne. Il répète incessamment les mêmes gestes à une cadence toujours plus rapide imposée par un patron d’usine omniprésent.
Bien que le livre de George Orwells, 1984, ne soit sorti qu’en 1949, certaines scènes du film font penser à Big Brother. En effet, le patron possède des caméras de surveillance partout dans l’usine. Il est même capable de rappeler à l’ordre Charlot alors qu’il est en train de fumer une cigarette dans les toilettes de l’usine!
La carrière de Charlot à l’usine va tourner court et il va vivre plusieurs aventures rocambolesques. Il va séjourner quelques temps en prison dans une cellule tout confort, il va prendre par inadvertance la tête d’une manifestation communiste, etc…
Au delà de l’humour, ce film est une critique du monde industrialisé touché par la Grande Dépression depuis le krach de 1929.
Par exemple, une scène du film montre Charlot et son chef littéralement broyés par les engrenages de la machine !
Quelques années avant la sortie des Temps Modernes, le film de Fritz Lang, Metropolis (1927), utilisait les mêmes ingrédients : des ouvriers, des machines et des patrons!
Metropolis
Metropolis se déroule dans un univers futuriste divisé en deux. Un monde merveilleux habité par les patrons et un monde souterrain, le monde sombre des travailleurs. Serrés en rang d’oignon, les ouvriers descendent quotidiennement dans ce monde souterrain à l’aide d’ascenseurs ressemblant à ceux des mines. Quant aux plus aisés, ils jouent à cache-cache dans les jardins verdoyants…
Dans une scène de Metropolis, on voit un ouvrier en train de tourner les aiguilles d’une grande horloge jusqu’à l’épuisement! Un jour, le fils du patron, Freder, descend dans la ville basse et se rend compte des conditions de vie des travailleurs…
Metropolis est l’un des films les plus chers de son époque. Pourtant, ce film ne fait pas l’unanimité que ce soit de la part des critiques ou du public. Le film est partiellement censuré selon les pays et il ne reste à ce jour aucune version originale intégrale. Il a fallu un véritable travail de restauration pour retrouver une version originale presque complète. Ce travail s’est terminé à la fin des années 2000, soit plus de 80 ans après la sortie du film, lorsqu’une version du film comportant certaines parties manquantes a été retrouvée à Buenos Aires!
Une note d’espoir :
Dans Les Temps Modernes, après avoir échoué dans plusieurs professions, comme gardien de nuit dans un grand magasin ou ouvrier sur un chantier naval, Charlot et son amie s’éloignent vers l’horizon et les derniers mots de Charlot sont pour réconforter son amie. Il lui dit : « Ressaisis-toi, nous allons nous en sortir! Souris! »
En ce qui concerne Metropolis, après insistance de Freder et de sa comparse Maria, le patron et le représentant des travailleurs se serrent la main: « Le médiateur entre le cerveau et les mains, ce doit être le cœur. »
Une source d’inspiration :
Ces deux films sont parmi les films en noir et blanc les plus connus et ont été une source d’inspiration pour de nombreux artistes comme en témoignent les clips ci-dessous :
Radio Gaga de Queen:
Que Sera de Wax Tailor:
Modern Times de J-Five: